Salade avec tomates fraiches, haricots verts, petit dessert et boisson sans caféine en accompagnement – notamment pour ce temps privilégié d´écriture me concernant, me voilà requinqué.
Pour l’article du jour, à l’image de fruits et légumes étalés sur un marché, voici un pêle-mêle d’idées autour de l’alimentation et en amont des acteurs qui participent à sa production.
Pour commencer, je me remémore les rares fois où je suis allé à l’hôpital. Avec étonnement, j’ai pu constater que les mets concoctés (façon de parler) et distribués aux patients dans tout centre hospitalier n’étaient pas en parfaite adéquation avec le profil de chacun. Il semble que toutes les personnes pèsent le même poids, font la même diète et aient besoin du même strict apport calorique journalier nécessaire. Sans parler des allergies des uns et des autres, pas ou peu pris en compte.
L´alimentation, un mot qui regroupe tant d´odeurs, de saveurs, d´origines, de coutumes, de mélanges… Quoi de mieux que respirer, inhaler, mettre en exergue chacune de ses papilles gustatives, lesquelles sont bien évidement propres à chaque individu. Nos grands mères passaient en moyenne six heures par jour à cuisiner. Nul doute que ce temps de préparation était également rendu nécessaire compte tenu de l´exigence des personnes attablées. Sans parler des retrouvailles dominicales où le repas pouvait être anticipé plusieurs jours à l´avance et dont le point d´orgue était la première bouchée après la fin de l´apéritif, ou la dernière qui était sans cesse repoussée pour faire durer le plaisir. Un de mes grand oncle dit un jour à mon grand père que c´était la première fois qu´il commençait un repas à 13h30 et qui se finissait à 18h30. Avant de reprendre pour le repas du soir à partir de 19h30… Chaque région, ses traditions bien entendu. Laisser partir un convive le ventre, qui n´était tout simplement pas prêt à exploser, étant aussi insultant que de ne pas prévoir la part du pauvre. Vous savez cette part du dessert, auquel il ne fallait surtout pas toucher, au cas où une personne venue à l´improviste décide de franchir le seuil d´entrée.
La culture d´apporter le dessert le dimanche (de la part des personnes invitées) a fait les beaux jours durant plusieurs décennies des artisans boulangers pâtissiers. Ces derniers avaient souvent des problèmes liés au sucre car leur conscience professionnelle les obligeait à se lécher les babines, pour s´assurer que le dosage satisfasse l´envie de leurs clients.
Le repas, est avant tout un temps de partage, même si dans certaines maisons la télé en bruit de fond fait partie du décor. La qualité de notre alimentation est celle de notre énergie, et en définitive ce que nous sommes et ce que nous faisons de nos journées.
L´alimentation doit être et rester avant tout naturelle. On parle d´alimentation vivante de l´autre côté de l´Atlantique, notamment chez nos amis Canadien. En fait l´alimentation doit rester le plus proche possible de son état d´origine, concernant les végétaux, fruits et légumes. Ne voyez pas en moi un appel à manger un lapin vivant. Le vocabulaire importe peu, quoiqu´il a au fond toute son importance. Chez nous en France, on parle de Bio. Ce mode de cultivation était devenu nécessaire, et merci donc à ceux dont l´éthique a toujours été fidèle à ce regroupement de valeur d´avoir maintenu le cap.
Si certains, plus opportunistes, qui avaient au préalable souillés les sols (c´est à dire en ne respectant pas les doses chimiques prescrites), ont profité de cette aubaine et sont devenus du jour au lendemain de fervents défenseurs de l´agriculture biologique ; D’autres encore s’ils n’ont jamais franchi le pas de produire du bio, ont œuvré dès le début pour l’utilisation de produits chimiques dans un usage plus « raisonnable » de ces engrais, respectant de fait un dosage que la terre était à priori capable d´absorber.
Tout ou presque est question d’équilibre. Pour l’eau par exemple, elle dispose d’une capacité régénératrice à condition qu’elle ne soit pas « souillée ». Si on avait exclu la permissivité de regrouper des tas de bêtes confinés (et avec peu de possibilité de voir la lumière du jour) dans ces élevages dits « intensifs » nous n’aurions pas eu besoin de prélever dans la nappe phréatique.
Dans ce contexte écologique, il peut être facile de décrier les agriculteurs qui continuent de s´approvisionner en matières chimiques qui par décret sont devenus (presque du jour au lendemain) néfastes pour l´environnement. Cela étant, mettons nous à leur place deux minutes, que doivent-ils faire ? Rendre les armes, déposer le bilan, faire autre chose (…) En attendant que nous acceptions, au titre d´une société interventionniste soudainement devenu responsable, de payer par exemple à leur place les emprunts qu´ils ont contractés pour s´équiper, séduits par un modèle économique qui n´est soudainement plus viable ?
Et vous, dans votre activité, que feriez-vous si tout s´arrêtait subitement ? Si vous deviez, sous prétexte qu´un virus dangereux se trouvait à l´air libre, resté confiné chez vous. Renonceriez-vous à votre salaire et autres prestations promis par l´Etat en cette période difficile ?
C´est pourtant ce que nous demandons à nos paysans. Pas étonnant dans ces conditions que le taux de suicide soit le plus élevé dans cette tranche de la population.
En effet, est-ce tolérable que ces derniers soient soudainement montrés du doigt parce qu´ils utilisent des produits chimiques (je vous épargne volontairement les termes compliqués que certains emploient pour se rendre intelligents), alors qu´ils n´ont à court terme pas d´autres choix pour rester rentable, vivre et faire vivre leur famille que de continuer à exercer de la sorte ?
Il ne faut pas se mentir, et surtout se souvenir. Nous sommes tous issus de la classe paysanne.
Parler pour moi d´agriculture naturelle, vient seulement rappeler que si tous les agriculteurs ont des modes de production variés, des méthodes différentes, à la différence de beaucoup d´entre nous, ils peuvent se targuer d´avoir une fonction des plus noble dans la société : Celle de nourrir le reste de la population. Ils n´effectuent certes pas de belles présentations PowerPoint pour mettre en avant leur accomplissement néanmoins ils méritent notre reconnaissance et considération, et pourquoi pas même notre admiration. Ces personnes, ces paysans sont là depuis la nuit des temps et, grâce à eux, l´espèce humaine vit et se reproduit.
Depuis 2014, de mémoire (et c´est donc une information à vérifier), il y a eu pour la première fois sur terre moins d´agriculteurs que le reste des professions réunies. Je veux dire que l´on est passé pour la première fois dans l´histoire de l´humanité en dessous de 50% d´agriculteurs, cultivateurs et autre appellation dérivés du même vocabulaire agricole. Dramatique et il existe sans doute un lien avec la dégénérescence du climat actuel. Car qui entretient les chemins, les prés, les forêts et limitent ainsi le risque de contagion en cas de départ de feu ?
Le global a un lien avec le local et inversement. La culture du fast food a conduit certaines personnes à une fast déclinaison de leur état de santé. Considérez la nourriture comme une industrie est la moins bonne des choses à faire. Il est possible néanmoins d´agir à notre niveau.
Déjà, comme me l´a suggéré un ami qui se reconnaitra à la lecture de ces lignes, avoir une pensée pour tous ceux qui ont travaillé pour remplir votre assiette au moment où cette dernière est posée sur la table. Ensuite parce qu´il en va de notre responsabilité individuelle de mieux choisir nos aliments. Notre corps est composé à 80% d´eau, il n´est donc pas étonnant que tous les aliments à base d´eau (fruits et légumes en particulier) nous conviennent davantage. Libre à chacun de manger de la viande, là n´est pas le sujet. Cela étant si vous en éprouvez le besoin alors choisissez la bien. Optez pour le poulet à la ferme, le bétail qui a couru au grand air, achetez d´autres sources de protéines (exemple : œuf et poisson) qui soient frais de préférence, et sans conservateurs.
Je vous invite également à faire un test alimentaire. J´en ai fais un dernièrement et ai reçu les résultats. Ces derniers confirment ce que je pressentais, et me permettent dorénavant de mieux orienter ce que je décide de donner à mon corps. Rien de mieux me concernant que de m’approvisionner avec joie au marché, le vrai, celui où le contact direct avec les producteurs existe. Je vous préviens le test n´est pas remboursé par la sécurité sociale, il vous en coutera plus ou moins deux cents cinquante euros. Mais bon, notre santé aurait-elle un prix ?
Pour en venir à vous, quels sont le ou le(s) aliment(s) que vous avez identifié qui vous apportent cette dose d’apports énergétiques ? Quel choix conscient d’alimentation faites-vous pour vous nourrir ? Avez-vous une pensée de temps à autres pour nos amis paysans ?
Avez-vous envie de privilégier un mode de vie qui inclut une bonne alimentation dite naturelle ?
Si la coutume dit que « l’appétit vient en mangeant » alors le choix des aliments en amont peut permettre de l’ouvrir encore davantage.
Un bon cheminement…
Mickaël Garin