Et si le rêve était à la base de tout ? Autrement dit, et si la base de tout était le rêve ?
Le rêve s’utilise à souhait dans le contexte du sommeil ou dans le sens de l’aspiration.
« Bonne nuit les petits, faites de beaux rêves » : Une simple phrase mais tellement puissante pour accompagner nos enfants et les tranquilliser sur l’autre aspect de la vie, celui de profiter du sommeil pour continuer l’aventure d’une suite d’images, d’idées, d’émotions que vont ainsi apparaitre dans l’esprit, pendant ce temps de repos. Cette période journalière qui dure huit heures en moyenne et nous fait rentrer dans une phase différente ou apparemment c’est notre cerveau inconscient qui a le lead. Ces huit heures correspondent plus ou moins à un tiers de notre existence ; Quand on sait qu’en moyenne huit autres sont consacrées à une activité professionnelle cela met en perspective le temps que chaque jour nous consacrons à dormir et conséquemment à rêver. Car oui dans le fameux « boulot métro dodo » on n’a pas laissé la place à la part du rêve. Signe de notre époque, on ne prend pas nécessairement le temps ou le soin de laisser place à débriefer nos nuits. On demande souvent aux enfants ce qu’ils ont fait à l’école, ou encore même ce qu’ils ont mangé. Mais combien d’entre nous ose la question : « De quoi as-tu rêvé ? ».
En lisant ces lignes, ne pensez vous pas qu’il soit important de poser cette question ? A vos enfants, certes, mais également à vous-même. Dès le matin donc pour recontextualiser « De quoi as-tu rêvé cette nuit ? ». On parle du taff, de nos vacances, de nos repas, de nos émotions (bon plus rarement mais ça se commence à se débloquer et heureusement), des bringues, de la politique, etc. Mais à quel moment parlons-nous de nos rêves ?
Je ne parle pas seulement de ce qui se passe pendant la nuit mais également de nos rêves éveillés ? Ceux que l’on garde au plus profond de nous, comme un trésor caché, de peur qu’on nous le prenne ? Comme si le fait de le conserver pour soi avait plus de chances de les voir se matérialiser ?
Paulo Coelho dans son célèbre livre « l’alchimiste » explique très bien la nuance entre deux types de personnes aux motivations différentes. La première catégorie a besoin de réaliser ses rêves, car c’est justement cela qui fait le sens à sa vie. La seconde se suffit au seul besoin d’imaginer réaliser un rêve, sans nécessairement éprouver l’envie profonde de le réaliser, justement pour donner un sens à sa vie. Des phrases du genre « je rêve d’aller en Alaska », en ayant décidé dans le premier cas d’une date de départ, réservé son vol et son premier hôtel versus dans le second cas, ne pas avoir pris le temps matériel de regarder à minima le prix d’un billet d’avion ou renoncer en invoquant l’excuse du froid ou de la somme économique qu’un tel voyage représenterait.
Peut-être qu’on ne choisit pas, finalement, si l’on fait partie de ceux qui ont besoin de vivre leurs rêves ou au contraire de se refuser à les vivre pour garder leur part de rêves (…).
Je pense humblement faire partie de la première catégorie sans doute d’ailleurs motivée par l’histoire familiale de la seconde (car peut-être également que notre environnement joue un rôle dans ce que l’on décide de réaliser ou non). En pensant à cette seconde catégorie, je ne peux qu’avoir en mémoire d’après les souvenirs que l’en m’ont aura raconté, que ma grand-mère Pilar dite Perrine, comme le veut l’usage de la formule de naturalisation aura toute sa vie espérée se rendre en Espagne, son pays d’origine, sans avoir jamais pu le fouler avant sa disparition en 1986. Triste réalité pour moi qui me suis promis, sans doute inconsciemment, que d’avoir des rêves c’est bien, mais qu’il était également important de tout mettre en œuvre pour pouvoir les réaliser.
Encore une fois, j’aurais du mal à savoir ou à dire si l’on « est » ou alors que l’on « nait » comme cela.
Et vous qu’en pensez-vous ? Je serai curieux d’avoir votre avis. D’ailleurs à cet instant n’hésitez pas à faire une pause dans votre lecture et prendre quelques instants pour observer si vous avez plutôt tendance à tout mettre en œuvre pour réaliser vos rêves ou si au contraire le simple fait de rêver vous suffit.
Dans la confrérie des coachs dont je fais partie, on pose souvent des questions du genre : « En quoi puis-je t’être utile ? Quel est ton objectif ? » Mais combien d’entre-nous tentent une approche hors du cadre établi en demandant tout simplement « Quel est ton rêve ? » On peut aborder la question plus sereinement en commençant par quel était ton rêve d’enfant ? Et petit à petit venir se rapprocher de ce rêve qui nous fait vibrer. Savoir jouer de la guitare, faire un spectacle de one man show, aller voir un circuit de formule 1, acheter une maison pour disposer d’une table de ping pong, etc. Peu importe le rêve, l’important est bel et bien d’arriver à reconnecter avec ce désir profond ancré au fond de nous. Le rêve dans sa part d’inspiration est particulièrement révélateur d’une connexion entre notre inconscient et un décalage à combler dans notre réalité, qui ne nous satisfait pas pleinement. D’où l’importance du questionnement et de se poser les bonnes questions.
Lorsque j’ai créé mon entreprise, le designeur a écrit en plus de mon nom d’entreprise « reach your dreams » ; Il avait compris avant moi finalement que la finalité du coaching au-delà d’accompagner des personnes à réaliser leurs projets, ce qui est déjà beaucoup, était aussi de les aider à réaliser leurs rêves. Ou alors identifier les rêves pour justement les accompagner à réussir dans leur projet.
De manière plus large, dans la langue française on qualifie souvent de « rêveur » une personne qui ne serait pas réaliste. Honnêtement je suis agacé que des personnes faisant part de leurs projets, de leur illusion, reçoivent en retour des phrases accompagnés d’un ton dépréciatif, du genre : « il rêve… ». Comme si celui qui dessine, crée, imagine n’aurait pas sa place dans cette société productiviste.
Un rêveur, selon cette définition serait une personne qui serait éloignée de la réalité, qui ne voudrait pas voir le monde tel qu’il est mais au contraire « s’évade » pour imaginer le sien. Les pragmatiques dans notre société sont très, trop (?) important. Il y a comme qui dirait le monde de ceux qui travaillent, sont dans l’opérationnel, produisent, sont utiles ; et les autres, les rêveurs, ceux qui sont dans la lune, qui ne sont pas ancrés dans la réalité. Je pense sincèrement que rien n’est plus faux.
Leonardo Da Vinci, pour ne citer que lui, était-il un rêveur ou au contraire un pragmatique ?
Ce débat n’a aucun sens selon moi. Car lorsqu’une personne est animée par un rêve, un désir profond, elle met tout en place dans sa réalité pour le rendre existant.
A titre d’exemple, pour quelle raison les compagnies aériennes existent aujourd’hui et font travailler pléthore d’ingénieurs ? Ne serait-ce pas parce qu’il y a longtemps, un homme (au sens générique du terme), en voyant un oiseau eu l’idée de trouver un moyen de qui puisse (nous) permettre de s’envoler dans les airs ?
Les contemporains de ce dernier devaient sans doute également considérer cet individu comme un doux rêveur ; alors que c’est justement grâce à son rêve qu’il permit à d’autres par la suite de prendre le relais et d’avancer vers une forme de progrès.
Dans la culture sud-américaine un « attrape rêve » est souvent disposé au-dessus du lit pour ôter les « mauvais » rêves qui viendraient perturber notre sommeil. En ce qui me concerne, je prends un soin particulier à noter dès mon réveil, par deux trois mots clefs, les situations ou personnes qui se sont révélés à mon inconscient pendant la nuit. Cela peut être une interprétation ou un véritable signe qui nous ait communiqué.
Je me rappelle encore aujourd’hui d’un rêve effectué en 1 999 qui fut tellement réel que son message délivré m’impacta fortement ; L’eau montait dans la maison de mon grand-père, pourtant située en zone de montagne, et je me trouvais debout sur la table dans un état de panique avancé. Je regardais autour de moi et tous les meubles flottaient. A cette époque j’avais envie de partir à Barcelone, au bord de la mer, sans pourtant arriver à me décider. Les paroles de mon « papy », passé dans l’autre monde deux ans auparavant, étaient limpides et résonnent encore au fond de moi : « Pars, pars, que fais-tu à rester planter là, il faut y aller maintenant ». Sans exagéré, je crois me rappeler que dès le lendemain (maximum le surlendemain) je prenais un billet en partance pour la capitale de la Catalogne. Ce rêve en particulier avait débloqué quelque chose en moi et c’était bien là l’essentiel. Je pouvais vivre sereinement mon rêve d’année sabbatique pour une expérience de vie initiatique.
Plus récemment, j’ai transmis à une voisine que je ne croise pourtant jamais, des mots apaisants de son mari défunt parti au moment des fêtes de noël qui m’avait fait promettre dans mon rêve de lui faire part de ce/son message rassurant : « Je suis bien, dis lui que je suis bien ». Je m’exécuta et comptait avertir cette gentille dame lorsque dès mon réveil, cette même voisine est venue frapper à la porte pour une raison improbable et je la croisais plus tard à deux reprises dans le village au moment d’aller chercher le pain et en descendant de la voiture. A l’annonce des mots retransmis elle pleura mais me lança un regard bienveillant apaisé pour me remercier.
Tout ça pour dire que nous disposons de notre libre arbitre, soit de donner vie à nos rêves soit de les laisser enfoui pour de bonnes ou de mauvaises raisons, respectivement pour nous donner une raison de vivre (cf bonnes raisons) ou alors tout simplement par peur de les exécuter (cf mauvaises raisons). Chaque matin nous pouvons faire le choix de les écrire pour se les remémorer, et le cas échéant tenter de les interpréter, ou le cas échéant se lever sans nécessairement faire l’effort de s’en souvenir. Autrement dit, les regarder comme un film que l’on va voir au Cinéma et qu’on oublie dès la fin de la séance.
Une chose est sûre et là est bien la raison de cet article d’aujourd’hui, chacun fait comme il l’entend et ce qu’il veut ou non de ses rêves car après tout ils appartiennent à chacun. Pour ceux qui le veulent et comme à l’accoutumée une petite réflexion en guise de conclusion : « Et vous, avez-vous un rêve que vous avez envie de réaliser prochainement dans votre vie ? » Si oui, lequel et quand ? Gardez-le pour vous ou partagez le mais pour faciliter son point d’ancrage, surtout, écrivez-le : « Je veux, avant la date du …/…/202.., réaliser le rêve suivant : ……………….. »
Un bon cheminement (…)
Mickaël Garin.