« J´y vais ou j’y vais pas ? », « Je lui dis ou je le garde pour moi ? », « J´appelle ou attend son rappel ? Vraiment, je ne comprends pas, je lui ai pourtant déjà envoyé un mail… » Continuons…
« Cet appartement me plait, mais du coup est-ce que je dois faire une offre ? Et si le propriétaire me la refusait ? Et si l´agence avait d´autres acquéreurs disposés à offrir davantage ? Et puis, avec la situation du moment, pas sûr que les banques me prêtent… ». Ou encore…
« Ce travail m´intéresse mais peut-être y´a-t-il d´autres candidats en lice ? Finalement, ai-je vraiment envie de postuler, alors que cela va impliquer un nouveau changement dans ma vie ? Car oui au fond je suis bien avec mes collègues, dans mon activité… Ne devrais-je pas plutôt apprendre à me contenter de ce que j´ai ? ». Ou alors, ce qui revient au même…
« Et si ma candidature ou mon offre n´était pas retenue ? Et si le fait d´appeler était mal perçu ? « Et si ça ne marchait pas ?» Et si… Et si… Et si…». Autrement dit, « bla, bla, bla… ».
Car c´est un fait, lorsque ce genre de discours tourne en boucle dans notre tête, c´est que l´on manque de clarté, que l´on a du mal à choisir et que l´horizon est assez brumeux. On peut être fatigué certes, stressé, ou alors on se rapproche de l´une de ces différentes hypothèses.
Premièrement, ce genre de doutes, peut venir du domaine de l´inconscient, et peut concerner une ou plusieurs problématiques qui n´ont pas été totalement résolu(s). Exemple : Un traumatisme d´enfance, lequel nous inhibe encore aujourd’hui, avec l´angoisse que l´on nous dise non, l´idée désagréable de se sentir jugé(e), voir rejeté(e)… Ces freins mentaux illustrés par ce type de questionnement, peuvent également s´expliquer tout simplement par le fait d´avoir peur. Peur de ceci, peur de cela, peur du qu’en-dira-t-on. A ce sujet, la peur de la réussite, parfois méconnue, engendre autant de blocages que la peur de l´échec.
Autre explication, cela peut s´expliquer par le fait qu´avec ce genre de phrasés on aime à se raconter des histoires. Il est en effet plus simple d´expliquer par toutes les raisons logiques le fait de ne pas avoir à faire les choses ; Cela a pour effet de se rassurer, de se dédouaner. Autrement dit, trouver des raisons (nommément appelés « excuses ») qui permettent de ne pas se sentir « capable » en refusant tout simplement d´agir. Le « gain » est de nous éviter dans ce cas-là de devoir prendre un ou plusieurs risque(s), de fournir des efforts. Les risques, bien qu´ils soient de natures anxiogènes sont néanmoins nécessaires à notre évolution, notre croissance. Car pour que l´on progresse, au niveau personnel, professionnel, en termes de développement commercial, il va de soi que cela va demander du courage, du travail, de la constance, une réelle implication. Prendre des risques, professionnellement même « se manger quelques vestes » (si l´on veut se rapprocher du vocabulaire commercial où la fameuse « Madame Michu » a très souvent été citée en exemple) est dans le fond un mal nécessaire.
D´ailleurs si certains métiers exercés demandent plus naturellement que d´autres une remise en question presque quasi permanente, dans tous les cas, une adaptation rapide à un environnement nouveau, est devenue la normalité dans le monde du travail d´aujourd´hui. En témoigne, la nouvelle organisation au niveau sociétale imposée par « l´effet covid ». Si avant, l´adaptation au changement était considérée comme exceptionnelle, elle devient maintenant la norme.
D´un point de vue strictement individuel, personne ne semble vraiment épargné non plus face à une nécessité constante de se positionner, avancer, s´affirmer. Plus généralement réussir son alignement. A un moment ou à un autre, on doit en effet s´extraire de son cadre, aller par exemple étudier dans une autre ville, rencontrer de nouvelles personnes, se faire de nouveaux amis, travailler avec de nouveaux collègues… Si à un moment donné, on se sent un peu perdu ou angoissé à l´idée de prendre une décision importante (achat de maison, changement de travail, séparation de son conjoint(e)…) et que le genre de phrases du début nous ronge, il ne faut pas se flageller, être trop dur avec soi-même car ce processus est tout à fait normal.
Personne n´est à blâmer, on parle ici plus d´un constat sur un mode de programmation de la pensée souvent hérité d´un conditionnement familial ou environnemental. Il est assez naturel en effet chez l´être-humain de vouloir rester sur un terrain connu, demeurer le plus proche possible de ce que l´on appelle sa « zone de confort ». Traduisez cet espace, où tout nous semble familier. Petit aparté, contrairement à l´idée reçue, ce n´est pas toujours confortable, loin de là, d´avoir à évoluer dans ce que l´on semble maitriser. Ce n´est pas idéal en effet de devoir se chercher en permanence des excuses pour NE PAS faire les choses. Remettre au lendemain, se voiler la face, éviter les défis importants. Cela a un coût et peu générer un stress supérieur à long terme. Raison pour laquelle on a le choix de se (re)programmer, adopter de nouvelles habitudes et développer un nouveau mode de fonctionnement.
En fait, et c´était l´objet de cet article, entre deux options qui vous « rongent », vous « pèsent », ou une autre qui vous « enthousiasme » ou vous « excite » davantage, malgré le risque encouru, quel choix auriez-vous envie naturellement de faire ? Si cela semble évident, dans la pratique, cela ne l´est pas pour tout le monde. Car l´être humain est ainsi fait, rempli de contradictions.
Pour décider, je propose un petit exercice de projection. En fait, différencier le choix inconfortable de l´effort à effectuer sur le court terme pour se concentrer sur un bénéfice plus important, susceptible donc d´être obtenu, à moyen ou à long terme. Par exemple, cela demande du temps et de l´énergie d´apprendre à conduire, néanmoins quelle récompense lorsque l´on peut se déplacer en toute autonomie. Idem, cela n´est pas agréable de vivre, de longues semaines, au milieu d´un chantier pendant des travaux de rénovations entrepris, néanmoins quelle joie de constater, contempler le résultat fini.
En terme d´actions à entreprendre, il n´est pas toujours aisé de faire le bon choix. Il peut donc être important de déterminer une stratégie, établir des critères.
En ce qui me concerne, et ce n´est qu´un partage d´expérience et non une suggestion, il a fort longtemps que j´ai décidé d´opter la plupart du temps pour la possibilité qui me permettait d´agir plutôt que de subir.
Je m´explique, je préfère adopter une attitude active plutôt que celle plus « confortable » de se retrouver en position d´attente. Par exemple, j´ai depuis longtemps arrêté d´imaginer que mon interlocuteur va me rappeler, me répondre, se manifester. Chacun est pris dans son quotidien et si l´avancée d´un travail dépend d´une réponse alors il faut se rapprocher de celui ou celle qui doit vous fournir l´information. Idem je ne pense pas que le fait d´envoyer un mail soit suffisant pour se satisfaire d´avoir réalisé une tâche. Je considère qu´il est important d´en assurer le suivi. Un jour, il y a très longtemps, je m´étais réveillé avec un fort un mal de dos, et j´avais pris rendez-vous chez un ostéopathe. Ce dernier m´indiquait que dans mon cas ce blocage provenait essentiellement d´une incapacité à prendre une « bonne » décision. Je lui avais répondu qu´en fait j´attendais le retour de quelqu´un et que cela m´agaçait de ne pas savoir. Intuitivement, presqu´autant que sèchement, ce professionnel de la santé m´avait répondu : « A vous de voir, moi par contre dans ce cas-là comme dans d´autres, pour éviter de faire souffrir inutilement votre corps, je vous conseille d´arrêter d´attendre et d´agir plutôt que subir ». Voilà, c´est cette même phrase (à l´origine de cet article du jour) qui résonna en boucle encore longtemps après la séance de kiné. Ce jour là, je compris l´essentiel et décidais d´appliquer cette philosphie dans le travail et plus généralement dans la vie.
Je ne sais pas pourquoi, je pense beaucoup à l´exemple suivant sans pour autantme résoudre à le supprimer de ce post (peut-être une personne a-t-elle besoin de le lire). Alors voilà, dans le cas par exemple où sans avoir pris soin d´échanger oralement avec le propriétaire ou l´agence représentative, pour l´achat/la location d´un bien, vous pensez que l´envoi d´un simple mail suffit à affirmer votre volonté, alors faites le. Néanmoins, souvent, il est préférable au préalable d´avoir un premier/second échange oral pour (ré)affirmer le sérieux de votre démarche. Cela peut être fait au préalable ou dans un second temps, néanmoins gardez un lien, de la fluidité avec votre interlocuteur.
Plus généralement, si la décision reste difficile pour vous de choisir entre « partir ou rester », « démissionner ou continuer », « se séparer ou réaffirmer son désir de vie commune », sachez que même si plusieurs personnes peuvent vous permettre d´y voir plus clair, un travail d´introspection reste nécessaire. Exprimer ce que l´on ressent est déjà un premier pas. Ecrire, lire, communiquer auprès de vos proches et vos parents qui vous aiment, très utile pour sentir un soutien. Idem avec vos amis qui veulent souvent le mieux pour vous et dont certains conseils peuvent vous aider. Cela étant, si ce choix à effectuer est important, car il y´a de l´enjeu, n´hésitez pas à vous faire accompagner. Vous pouvez décider d´aller voir un thérapeute. Cette solution, demande également du courage et dans tous les cas un premier pas à faire. De même décider de façon ponctuelle, un autre type d´accompagnement (de type coaching ou PNL par exemple), pour vous laisser le temps de mûrir ce choix, l´affirmer ou l´infirmer. Tout accompagnement est utile si cela permet d´imaginer des alternatives, avoir une réflexion davantage poussée, plus aboutie. Dans tous les cas restez ouverts, l´important est justement de vous sortir de votre tête pour le cas échéant revenir dans votre coeur, l´écouter, et sentir ce qu´il y a de bon pour vous (focus moyen ou long terme bien sûr).
Ecrire les avantages et inconvénients de chaque choix pour lesquels vous hésitez, est un exercice vieux comme le monde, néanmoins tellement efficace qu´il serait dommage de s´en priver. N´hésitez pas, au calme, à le faire. Car le but étant de trouver un moyen de prendre la bonne décision entre une ou plusieurs possibilités.
La période est délicate, cepdendant profitez-en, en ce moment, pour identifier chez vous/en vous, ce qui vous pèse ? Quel est ce choix important que vous avez à faire ? Quel bénéfice majeur allez-vous en tirer (à terme) ? Que souhaiteriez-vous voir changer d´important dans votre vie d´ici la fin de l´année 2020 ? Si le timming est trop serré, quel est le changement majeur que vous souhaiteriez obtenir En 2021 ?
Entre agir et subir vous l´aurez compris, il faut choisir. Se prendre en main est déjà une manière d´agir. Au risque de se répéter ; Et vous, en ce moment, quel est ce choix si important que vous devez faire ?
Un bon cheminement…
Mickaël Garin.