On passe son temps à suivre malgré nous des interdits. On passe son temps avec un consentement coupable à abdiquer. On se ‘supprime’ (suppress comme le disent une fois n’est pas coutume mieux que nous, les Anglo-saxons). Cette censure bien volontaire a tant empêché de création. Et nous sommes coupable que de trop de compassion avec une pression sociale qui ne nous interdit pas vraiment.
On peut chanter dans un aéroport et danser dans une gare. On ne le fait pas par peur et par l’interdit fictif qu’on se figure. Il n’est pas défendu de penser à l’extérieur de la boite pour encore une fois paraphraser les Anglais. Cela devrait même être obligatoire. On devrait interdire de s’interdire. La créativité a cela de particulier qu’elle aboutit aux plus belles œuvres quand elle est débridée et simple. Combien de fois a-t-on inhiber une bonne idée, tué un élan de génie. La peur de l’échec et du regard des autres sont les moteurs les plus puissants de l’inaction. Pourquoi se censure-t-on et pourquoi finalement accorde ton plus de crédit à une image lisse en société qu’a l’expression libre de nos envolées ?
Cette question me fascine et m’obsède en même temps. Combien seront passé à côté de leur talent, de leur rêve voire de leur mission de vie, de peur de rater, de peur d’être jugé. On aime se conformer car cette conformité nous héberge. Ça carcasse, sa carapace est bien confortable… pendant un temps au moins. Combien de profils ai-je croisé qui étaient à côté de la plaque ? A côté de leur plaque, à côte de leur vie. Combien de minutes et d’heures est-il raisonnable de perdre à s’activer pour une cause qui n’est pas la nôtre ? Combien de boules au ventre doit on ressentir avant de se lancer ?
Quel est l’intérêt de vivre sans vivre ?
On devrait subventionner le risque, encourager l’inconscience et admirer l’audace. On fait le contraire, et surtout au pays de Voltaire (ça rime) que j’aime tant par ailleurs. Les personnes qui vous regarderont de travers, car vous avez osé, sont celles qui ont le plus envie d’être aussi audacieux que vous. Se fondre dans une masse informe, ne rassure que les fous. Se fondre dans notre propre néant définit la folie même.
Votre compte à rebours ne ralentira pas. Il ne s’arrêtera pas. Il égrainera les minutes qu’il vous reste à vivre vraiment, et en particulier les minutes en bonne santé. Les joies et risque à prendre aujourd hui disparaitront demain. Ils seront dans le passé immuable de vos regrets.
Sautez de haut, sautez de bas mais sautez. Je parle à tous et me parle à moi-même. On ne peut pas se cacher indéfiniment. Ce talent cette petite boule de lumière bien contenue au creux de vos reins, ne demande qu’à bondir et grandir.
Sautez de haut sautez de bas mais sautez. Dans le vide et l’inconnu. Le futur est de toute façon non connu. Alors pourquoi pas celui que vous choisissez vous. Osez ce rêve ou ce mini projet. Osez cette douce audace. Osez surprendre et vous surprendre.
Sautez de haut ou sautez de bas. Le regard des autres ne se vous atteint pas. Ne vous atteint plus. Disparait avec le néant dans lequel vous seriez resté sans sauter de toute façon.
Sautez de haut ou sautez de bas. Mais n’oubliez pas que rien n’est interdit ou presque. Que tant que vous ne tuez personne tout va bien. Qu’il est important de ne pas tuer cette precieuse graine unique qui se loge déjà dans votre inconscient et ne demande qu’à grandir, fleurir et peut être mourir. Mais elle aura été vécue – vous aura fait trembler, rire, craindre, jouir.
Sautez de haut ou sautez de bas mais sautez vers vous-même. Pas demain. Mais maintenant.
Texte écrit par Julien Mevel.
NB : Pour conclure, et vous, êtes vous prêt à vous montrer audacieux ? A réaliser ce saut libérateur en direction de votre destinée ?
Un bon cheminement (…)
Mickaël Garin