Mise en scène

La scène, la seine, la cène… Comment ne pas rester insensible à cette actualité récente qui aura mis sur le devant de la scène plusieurs points de frictions, de frustration, pour ne pas dire de déception.

La mise en scène que représentait cette cérémonie des JO a été en partie gâchée par un parti pris, celui du blasphème, qui n’avait pas sa place à ce moment de l’Histoire.

Pourquoi, alors que la cérémonie des Jeux Olympiques a toujours été historiquement un moment de partage, que l’on pouvait voir tranquillement en famille, a-t-on décidé de rompre cette tradition ? De bousculer, de provoquer, de choquer ?

Comment, au nom de la libre création artistique, un tel choix de mise en scène a-t-il pu être effectué ? Est-ce normal à ce niveau de responsabilité, de laisser quelques décideurs profiter de l’aubaine d’une couverture médiatique sans précédent pour faire passer des messages sociaux ou politiques, heurtant la sensibilité de millions de croyants à travers le monde ?

Qu’on le veuille ou non, le pays hôte dans un évènement international, n’a pas à prendre en otage ce même évènement et le détourner de son but initial. Car, les JO sur le papier et même dans l’esprit commun ont également pour but de rassembler. A l’image d’une coupe du monde ou d’un mondial (suivant l’usage de la langue maternelle), il s’agit d’un spectacle universel.

Pour les fans de football la déclaration en direct du regretté Thierry Gilardi, lorsque Zidane décida de se faire justice lui-même après une énième provocation verbale du joueur de l’équipe adverse en finale de la coupe du monde, résonnent encore. Et pourtant, nous étions en 2006 : « Oh non Zinédine, pas toi, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait ».

Il y a des moments justement où ce n’est pas le moment.

A chaud j’ai été meurtri de constater une énième fois que quelques-uns, qui ont le pouvoir entre leurs mains, peuvent décider de se moquer ainsi d’une croyance partagée de plusieurs millions d’individus à travers le monde. Ce n’est pas la conception que je me fais de la laïcité. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la liberté d’expression. Ce n’est pas la manière dont on doit prôner le respect et la tolérance. Si l’Islam avait été attaquée je réagirais de la même façon. Idem pour le Judaïsme.

Et en aucun cas, je ne profiterai de l’occasion pour faire un lien avec la situation inexcusable qui s’est produit et continue d’exister encore, au quotidien, au Proche-Orient. Lorsque les bourreaux se font passer pour des victimes et que les victimes deviennent bourreaux , ou inversement, on peut aisément perdre le fil. Néanmoins, il n’est pourtant pas nécessaire de complexifier la réalité. Un principe simple doit s’appliquer : Dans ce monde, chacun doit avoir sa place, et la place de chacun doit être respecté. C’est aux autorités publiques de garantir cela. C’est aux individus de se responsabiliser au quotidien pour se montrer solidaire lorsqu’une injustice apparait sous nos yeux. C’est au fond à chacun de nous de se conditionner pour se faire entendre afin aussi et surtout que les droits et devoirs de la majorité dite silencieuse soit entendue.

Car à force de baisser les yeux, de regarder ailleurs, de faire comme si cela n’avait pas existé, on devient faible. Les images d’horreurs, insupportables, qui arrivent dans nos vies et disparaissent suivant l’actualité choisi des médias rythment, en partie, nos préoccupations.

Dans une société, on a besoin de cadres, de repères. De regarder dans une direction commune.

La vie en société demande de fournir des efforts. Il est bien beau de revendiquer pour obtenir toujours plus de droits néanmoins nous avons aussi des devoirs. Le devoir par exemple pour un adulte de l’exemplarité afin que les enfants qui nous regardent et très souvent nous imitent disposent d’un cadre référentiel.

La cérémonie d’ouverture n’a pas respecté ce devoir d’exemplarité, cette mise en scène était mal venue. On ne prône pas la tolérance en se montrant intolérant à l’égard d’autres personnes qui ne pensent pas comme soi, ou qui ne partagent pas les mêmes valeurs ou convictions.

On souhaite nous imposer un monde où les hommes ne seraient plus vraiment des hommes. Ou les femmes qui souhaiteraient rester à la maison à s’occuper de leurs enfants seraient nécessairement sous l’emprise du patriarcat, comme si elles n’avaient pas de libre arbitre. Pour éteindre d’avance toute polémique, il n’y a pas de problème si dans un couple c’est l’homme qui décide de renoncer à sa carrière pour s’occuper des enfants. Idem si certaines personnes décident de vivre en ménage à trois. Encore une fois, dans l’intimité, chacun fait ce qu’il veut à conditions bien sur de respecter la règle du consentement.

Pourquoi tenter de nous imposer un monde où l’on peut choisir librement de devenir femme ou homme, ou au contraire se définir comme non genré ? En quoi un monde où chaque film ou œuvre artistique serait revu ou corrigé serait-il meilleur ? Pourquoi enlever aux enfants la magie de regarder des films de Walt Disney qui devraient selon le wokisme n’avoir accès qu’à une autre version nécessairement modifiée, plus light ou engagée. Le combat des adultes n’est pas celui des enfants. La magie de Noël doit continuer d’exister, tout ne doit pas être systématiquement remis en question. A moins que ce ne soit la déshumanisation de la société à quoi l’on inspire. Aucun Homme (au sens générique) n’est parfait.

Dans ce monde visiblement, les croyants ne devraient pas avoir leur place. Dans ce monde, la somme de l’ensemble des minorités doit être nécessairement pris en compte. Dans ce monde certains décident et d’autres doivent continuer de se plier à la règle.

On nous apprend dans la société à « jouer un rôle », à se comporter d’une certaine façon, à se tenir tranquille, à s’émouvoir sur commande. Dans le monde professionnel est répandue l’idée « d’enfiler le costume » et en quelque sorte de devenir quelqu’un d’autre. De se transformer. Comme si l’authenticité était incompatible avec la sphère professionnelle. Il faudrait pour un poste à responsabilité, paraitre autoritaire puisque la fonction ou le poste l’oblige. Donner l’impression d’être un professionnel de l’organisation alors que chez soi on aurait du mal à gérer la tenue de sa propre maison.

Faire semblant, jouer un rôle, se mettre constamment en scène in fine nous « fatigue », nous « rince ». Cela peut nous « user » et il n’est pas étonnant que de plus en plus de personnes s’exposent ainsi à un inévitable « burn out ». Plus généralement à un mal de vivre. Lorsque l’on passe son temps à faire semblant, cela devient énergivore, et à la fin de la journée on peut se sentir « épuisé », pire ne pas se sentir à sa place.

Chacun(e) choisit bien évidemment de jouer le rôle qu’il souhaite. D’autant que cela pour vous mettre à l’aise peut vous permettre par exemple d’obtenir des résultats. Personnellement, je préfère miser sur l’authenticité dans mes relations et assumer pleinement la personne que je suis. Dans le coaching autant que dans mon expérience commerciale précédente j’ai toujours opté pour le fait d’être soi-même. Cela étant je reconnais que pour d’autres personnes, cela n’est pas la meilleure option.

Pour conclure, en ce qui vous concerne vous êtes plus de la team « se mettre en scène » ou plutôt de celle de « vous montrer tel que vous êtes » ?

Autrement dit et respectivement plutôt « acteur » ou « authentique » dans vos relations avec autrui ?

Un bon cheminement…

Mickaël Garin

Laisser un commentaire