Plan à 10 ans

« Les gens surestiment ce qu´ils sont capables de faire en un an, et sous-estiment ce qu´ils peuvent réaliser en dix ans ». Les adeptes du développement personnel connaissent en général cette formule. Et pour cause, lorsqu´on prend le temps de la lire, de la comprendre, de la digérer et ce qui revient au même à l´intégrer, cela peut contribuer à améliorer notre destinée.

En dix ans, quand on y réfléchit bien, tellement de choses peuvent être vécues. On peut devenir ceinture noire de Judo si on le désire. Apprendre à jouer d´un instrument. Parler une nouvelle langue, voire deux, peut-être trois. Commencer et finir ses études, tout en ayant cinq ans d´expériences professionnelles significatives. Effectuer un tour du monde à vélo. A pied. Réaliser un projet d´expatriation familiale. Rénover entièrement sa maison. Faire construire. Acheter un bien, le revendre. Devenir expert dans un domaine, dans un autre (comptez 5 000 heures en moyenne pour standardiser cette appellation). Passer du statut de locataire à propriétaire et/ou de propriétaire à investisseur débutant à confirmé. Investir en bourse. Peindre.

En une décennie, d´un terrain caillouteux laissé en jachère, on peut devenir si fier d´avoir constitué un nouvel espace verdoyant. On a l´occasion aussi de se marier, ou bien de se séparer ; En définitive, souffrir à un degré tel que l´on se promet de ne plus recommencer. Puis à nouveau, être touché par la grâce de quelqu´un qui deviendra notre nouveau(lle) compagnon de vie.

Dans un intervalle d´une dizaine d´année on peut avoir l´occasion d´expérimenter un problème de santé. S´en relever. Avoir l´impression de vieillir ou au contraire rajeunir. Constater que notre niveau d´énergie augmente, car on a su apprendre à s´écouter, se faire du bien. Bien sûr on peut perdre l´un de ses parents, ou même les deux d´un coup. On n´est à l´abri de rien concernant les personnes qui nous sont chers. On a tout à perdre ou au contraire tout à gagner. On peut choisir de tout mettre en œuvre pour devenir papa ou bien maman. Lancer les procédures d´adoption le cas échéant. Donner un petit frère ou une petite sœur à son premier enfant.

A l´aube de rentrer dans une nouvelle phase de sa vie, on peut décider de créer une entreprise. Si l´on écoute les statistiques et le cap fatidique des cinq premières années alors on peut considérer la forte probabilité « d´échouer ». Si tel est le cas, on reste à terre ou on se relève. Charge à chacun de choisir. Quitte à tout abandonner alors pourquoi pas recommencer. Se donner une autre chance, poursuivre cette envie de créer, de partager, car convaincu que notre produit ou service mérite d´être diffusé. Recommencer, plus déterminé que jamais. En dix ans, à force d´essais/erreurs, de travail et de persévérance, on peut tout aussi bien « réussir ».

En dix ans, on peut tout (ou presque) réaliser. La liste pourrait être longue (…) et pourtant le constat reste identique : Cultiver une forme de patience pour, pas à pas, avancer et continuer sereinement son cheminement. Certes il y aura des tourments, des tempêtes en route.

Néanmoins en dix ans n´a-t-on pas l´occasion de réaliser ses rêves, même les plus fous ? Quel plus beau défi que celui de se donner les moyens de réaliser son désir le plus profond ?

On est parfois trop dur avec soi-même, les autres. Un apprenti a besoin de temps pour maîtriser son métier. Un formateur de contenu ainsi qu´un certain vécu pour animer au mieux ses formations. Un repreneur, de la confiance pour connaitre et améliorer son nouveau process industriel. Une entreprise ambitieuse, du temps pour bien cibler ses clients, ses marchés.

Partager sa vision à l´ensemble de son équipe, de ses clients, se construit au fil du temps, dans le temps. Dans dix ans, quel âge aurez-vous ? Où vivrez-vous ? Avec qui ? Vous ferez quoi ? Angoissante pour certain(e), autant que stimulantes pour d´autres, ce genre de questionnement est pourtant nécessaire pour vivre une vie en accord avec ses aspirations, ses valeurs, ses envies profondes.

Au moment où j´écris ces lignes, le dernier jour du mois de mai marquera un nouveau passage important, celui de la quarantaine. La date anniversaire est souvent l´occasion de faire un petit bilan et d´affirmer en son for intérieur son idéal de vie.

Nous avons été privés (compte tenu des circonstances) d´une fête qui a lieu tous les dix ans avec mes amis d´enfance, nommée la « fête des classes ». Si cette dernière a lieu normalement chaque année, sont concernées exclusivement les personnes qui ont comme point commun avec l´année civile en cours, le fait que leur dernier chiffre d´année de naissance soit le même. Exemple : Si vous êtes nés en 1981 vous vous réunissez avec toutes les personnes de la « classe en 1 » qui sont également vos « conscrits ». Concrètement, sont conviés à la fête toutes les personnes originaires du village concerné ou qui l´habite. Autrement dit, cela concerne les personnes nées (dans le cas de l´année en cours) en 2021 (pour les nouveaux nés), 2011, 2001, 1991, 1981, 1971, 1961, 1951, etc. Si cette fête est à la base originaire de la région caladoise (au nord du département), cette tradition s´est depuis étendue dans bons nombres de communes de la région lyonnaise. Si l´ancrage culturel peut influer, l´idée de ce partage est tout simplement de rappeler (plutôt suggérer) que chacun est libre, individuellement ou collectivement, d´instaurer ses propres temps de passage et choisir ou non de convenir ce qu´il a envie de (voir) réaliser au cours des dix prochaines années.

Lorsque l´on pense à ce qui nous importe – dans ce cas précis pour rester d´actualité d´ici à horizon 2031 – alors vous remarquerez, qu´au fond, ne restent que les choses importantes : Trouver l´âme sœur (ou vivre en harmonie avec sa ou son partenaire), passer davantage de temps avec ses proches, ses parents, voir grandir ses enfants, prendre soin de sa santé (mentale, physique, émotionnelle), habiter dans son lieu de vie idéal, exercer une activité épanouissante…

Pour celles et ceux qui douteraient de l´utilité de ce genre d´exercice, la citation de St Exupéry apporte un précieux éclairage : « Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible. ».

Un bon cheminement,

Mickaël Garin.

Une réflexion au sujet de « Plan à 10 ans »

  1. Bonjour Michaël,
    Venant de retrouver ma connexion à interne, j’ai pu lire tes textes. Je sais que tu es en chemin depuis bien longtemps. Pourquoi, comment ? Ca reste un mystère. C’est la voie où tu excelles et que tu peux travailler en confiance, c’est une chance.
    Je t’embrasse
    Danielle

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