Plus et moins

Si +/- définit une approximation, les signes + et – permettent quant à eux de mesurer les avantages et inconvénients d’une situation. De même + versus – marque légitimement une opposition.

Voilà en guise d’introduction pour situer deux signes mathématiques qui s’ils semblent à priori opposés, se complètent en réalité parfaitement. En réalité il s’agit plus d’une loi universelle qui peut se constater assez facilement, notamment au quotidien. Par exemple, n’êtes-vous pas confrontés au dilemme assez évident de devoir choisir entre faire « plus » et donc consacrer « moins » à d’autres choses ? Cet effet de ricochet semble tellement « évident » que l’on a parfois du mal à oublier que l’adage « on ne peut pas être de partout » s’applique ici parfaitement.

En effet, si vous consacrez pleinement du temps et de l’énergie par exemple à réaliser les travaux de votre maison, naturellement vous aurez moins de temps à consacrer à votre famille et vos amis. Surtout si à l’image de beaucoup de personnes qui travaillent en semaine, n’avez que le week-end pour pouvoir avancer. De la même manière, si vous êtes en train de préparer spécifiquement un concours ou un examen d’entrée, il est probable que vous décidiez de « délaisser » provisoirement votre compagne ou compagnon, refusant les sorties pour justement se libérer un temps précieux pour réviser, et ainsi maximiser les chances d’obtenir un résultat favorable.

Dans un monde où la productivité s’est considérablement accrue au fil des dernières décennies, il est assez évident de constater que le toujours « plus » a rythmé en partie notre focus, notre force individuelle et collective. Le train dès sa première construction achevée n’a eu de cesse de devoir, vouloir aller plus vite, plus loin. Dans le monde de l’architecture, la hauteur des plus grandes tours du monde est scrutée. Les villes des pays concernés par cette course aux nuages s’observent. En Espagne, un projet vise même à construire un taureau géant qui aurait notamment pour but, en termes de hauteur, d’imposition et de future exposition, de concurrencer la tour Eiffel.

Bien évidemment cette volonté naturelle, inscrit dans nos gênes, de vouloir progresser est louable. D’ailleurs, comment ne pas reconnaitre le fruit du travail des générations précédentes. Car oui nous héritons de la majestuosité voulue par les plus grands personnages historiques des époques révolues. Il ne viendrait à personne aujourd’hui l’idée de se plaindre de cette folie des grandeurs d’autrefois, que nous pouvons continuer d’admirer. Je pense spontanément au Colysée de Rome, à la grande muraille de Chine, aux pyramides d’Egypte et tant d’autres lieux magnifiques construits par et pour les Hommes. Le « plus » pour faire grandir une civilisation dans un sens commun se comprend.

Le « plus » pour permettre à chaque individu, et donc à chacun, de disposer d’un marqueur qui lui permet de progresser personnellement et/ou professionnellement est essentiel.

Oui sauf qu’à force de vouloir en faire « plus », on peut finir par en faire « trop ». Autrement dit à force de « charger la mulle » cette dernière, pour garder se forme métaphorique, finit par se résigner et ainsi refuser d’avancer.

Il y a un peu plus d’une décennie maintenant j’étais dans une boucle sans fin de déplacements professionnels constants, notamment en Espagne et dans les pays du Moyen-Orient. En parallèle, je réalisais mes premiers investissements immobiliers, avec des rafraichissements et nombreux travaux que j’effectuais moi-même avant toute mise en location. Dans ma vie personnelle, j’étais accompagné par une compagne qui habitait à plusieurs centaines de kilomètres, le temps que notre relation explose pour la première, et se pose pour celle qui fait depuis encore et toujours partie de ma vie.

Comme si cela ne suffisait pas, à la même époque, j’avais ajouté à cela des rénovations que je gérais moi-même pour ma première maison dans les monts du lyonnais. Il s’agissait de travaux principalement de seconds œuvre. Bref, cette boulimie de tâches à réaliser, en continuant de rester performant commercialement au niveau professionnel tout en assumant mes premières responsabilités d’investisseurs – et en construisant les bases personnelles d’une relation devenus solides (au prix de déplacement aériens pour retrouver au maximum l’élue de mon cœur) – avaient bien un prix. En mars 2013, j’implosais. Cette période commencée en septembre 2008 pris fin, subitement, à quelques jours du printemps très souvent synonyme de renouveau. J’étais si on peut dire « ailleurs », sans le savoir dans un état de « burn out » avancé où chaque petite tâche me prenait un temps fou. Ma nouvelle formation pour devenir « Coach certifié » commencé en mai 2013 tombait à pic. J’ai réduit considérablement mes activités et me suis concentré sur un seul objectif principal, celui-de réussir cette reconversion tout en tirant bilan des apprentissages et expériences passées. J’ai depuis fais du « less is more » une devise en étant davantage focus sur les actions à mener que j’aime à identifier comme « les actions à fortes valeurs ajoutées ».

Pour revenir à notre sujet principal, si beaucoup de + sont problématiques notamment lorsque cela joue sur votre santé, à l’inverse disposer de trop de – peut créer ou accentuer des névroses. Passer son temps à se demander au quotidien ce que l’on va faire aujourd’hui n’est bon pour personne. Cette situation peut arriver lorsqu’on se trouve dans une certaine inactivité, choisie ou subit. J’ai pu expérimenter notamment chez certains de mes clients que n’avoir très peu de choses à faire, d’objectifs ou de sens à donner à sa vie peut créer un mal être ou mal de vivre. Rassurez-vous, à tout moment, avec un peu d’envie, de « boost », une conversation, un déclic, la lecture d’un paragraphe dans un livre, un témoignage d’une personne lue dans la presse locale, on peut réactiver sa flamme.

Car oui, les + et les – dans nos vies ne se réduisent pas seulement à des tâches à réaliser, ils dépendent surtout de notre niveau d’énergie à l’instant T pour mener à bien ses actions. Lorsque l’on est fatigué ou que l’on a mal dormi par exemple, difficile d’être concentré et productif lors de la journée prévue.

Je partage ici une piste de réflexion qui est assez largement observée dans notre ère : Certaines fois, même si l’on sait que l’on doit faire quelque chose, il n’est pas aisé de résister à l’appel des sollicitations extérieurs, qu’elles soient issues du monde réel ou électronique. Le temps consacré à la réalisation d’une tâche prend nécessairement plus de temps si l’on est distrait. Pour faire « plus » aujourd’hui il faut plus que jamais nécessaire d’apprendre à faire « moins », à se détacher à délaisser toute source de perturbation extérieure. Parlons clairement, si notre téléphone est devenu indispensable, ne serait-ce que pour confirmer par sms un code indispensable à la bonne réalisation d’un virement, il est devenu tout autant notre pire ennemi.

Cet outil est chronophage. Autrement dit, il prend ce que la vie offre de plus précieux, le capital temps. En 2025 si vous avez du mal à faire « plus » au niveau personnel ou professionnel, à sortir, voir vos amis, apprendre une nouvelle langue, aller voir votre grand-père ou grand-mère à l’EPHAD alors il faut se résoudre à faire « moins ». Moins de scrolling, moins de jeux en ligne, moins zieuté vos réseaux sociaux, les applications en tous genre, etc. En quoi le suivi régulier des news, du 20 heures, les débats politiques en tous genre vous pouvoir aider à résoudre vos problématiques et décider d’actions concrètes pour mener à bien votre existence ?

Car, si au fond, la vie se résumait au choix constant de devoir réaliser « plus » ou « moins » de choses ?

Selon vous, quelle est cette tâche ou cette habitude que vous devez renoncer ou tout simplement faire « moins », pour vous dégagez « plus » de temps et ainsi faire mieux dans votre vie ?

Prenez quelques secondes de réflexions et conscientisez le résultat qui en serait attendu (…). Comment vous sentez-vous ? Que vous dites-vous ? Vous engagez-vous à respecter cette nouvelle prise de conscience ?

Un bon cheminement (…).

Mickaël Garin

Laisser un commentaire