« Auprès de mon arbre je vivais heureux, J’aurais jamais dû m’éloigner de mon arbre, Auprès de mon arbre je vivais heureux, J’aurais jamais dû le quitter des yeux » vous connaissez le refrain chantonné par Georges Brassens.
Derrière ces quelques lignes se cachent une philosophie ancestrale. Celle pour l’être humain de devoir « choisir » de rester dans un environnement connu, justement par devoir, ou suivre son intuition qui le conduit à aller vivre ailleurs, par ambition ou tout simplement pour réaliser sa destinée. La liberté de se mouvoir est bien entendu un préambule nécessaire pour vivre ce que Paulo Coelho appelle sa « légende personnelle ». Bien évidemment on parle d’une situation où chacun peut agir et se mouvoir selon son libre arbitre, se déplacer relativement facilement, sans contraintes de territorialités. En cela, le fait d’être européen ouvre bons nombres de perspectives, la porte d’une vingtaine de pays vous est accessible (compte tenu du sentiment d’appartenir à la même communauté continentale) et bien d’autres sur le plan plus global. Sauf dans le cas bien évidemment où votre pays serait à l’origine d’une déclaration belliqueuse condamnée par la communauté internationale. Être considéré comme persona non grata dans certains endroits du globe parait quand même fou lorsque l’on y pense à ce stade de notre « évolution ». Néanmoins c’est le lot de bons nombres de réfugiés, de personnes sans papiers pour qui la délivrance d’un passeport ou d’une autorisation de séjour est conditionné au bon vouloir du pays d’accueil, des autorités.
Pour en revenir à l’auteur brésilien, au travers son célèbre best seller qu’a été « l’alchimiste », il nous rappelle que devant la décision d’un homme (au sens générique du terme), lorsque ce dernier décide d’accomplir sa mission de vie, animé cela en est la légitime conséquence d’un désir ardent, peu de contraintes lui sont au final imposées. Celui qui décide de partir loin de chez lui afin de trouver son « trésor » en décidant de vivre son aventure personnelle, voit tous les éléments se mettre en place pour le guider au mieux. En un mot rien ne l’arrête. Il peut se faire « dépouiller » de son argent, de ses papiers, ralentir en chemin mais au final cette personne ira au bout de ce qu’elle a décidé. La force du voyage tient à sa capacité de le mener à bien, d’aller au bout de ce dernier, d’expérimenter et vivre des émotions fortes.
Très souvent, on entend dire que « l’on n’est jamais aussi bien qu’à la maison ». Cette affirmation est en partie vraie ou en partie fausse, car cela dépend bien évidemment du point de vue où l’on se place. Tout d’abord, le paradoxe de cette remarque c’est que pour se rendre compte de cela il faut au préalable être sorti de chez soi, soit pour une courte durée, soit au contraire pour un temps suffisamment long lequel permet d’avoir un point comparatif objectif.
Partir pour mieux revenir en quelque sorte. Différentes phases dans la vie résonnent avec chacun des ses moments.
Petit, notre retour de l’école était souvent l’occasion de retrouver son cadre, ses jouets, ses livres, ses copains du quartier ou du village. Je me rappelle les parties incessantes de football qui commençaient pratiquement dès l’arrivée à la maison, avec un temps record pour s’affranchir des contraintes. « Tu fais tes devoirs d’abord et après tu pourras sortir jouer avec tes copains » Ma mère répétait cette phrase comme pour augmenter d’autant une motivation pour moi à apprendre les leçons très rapidement pour sortir de nouveau dès que possible. Je me rappelle encore la joie, après la « longue » journée d’école, le gouter, les quelques devoirs à faire de retrouver les potes dehors. D’autant que trois fois par semaine, j’avais entrainement de football et il fallait être particulièrement motivé pour aller s’entrainer sous la pluie ou par des temps froids en hiver. La neige quelques fois s’invitait au beau milieu d’un entrainement, le crachin d’une pluie froide pouvait nous claquer les joues, néanmoins on se régalait. On rigolait, on s’amusait, on se douchait puis on rentrait à la maison, chez soi. Quel plaisir après une journée d’école, de jeux à l’extérieur de retrouver son cadre familial. Les enfants ont vraiment besoin d’une certaine routine, et leur cadre est particulièrement important pour eux.
A la fin de l’adolescence lorsque l’on doit commencer à « faire sa vie » il est naturel de commencer à vouloir voler de ses propres ailes. Lorsque vous prenez l’exemple de votre vie étudiant et que vous réalisez vos études supérieures dans une autre ville que celle d’origine, le plaisir de retrouver ses parents pendant ses vacances de Noël est immense. Idem pour ceux qui ont eu l’occasion de partir dans le cadre du programme Erasmus et reviennent après une année d’expatriation.
Lorsque l’on début sa vie d’homme ou de femme active, on s’aperçoit qu’avec le travail la recherche d’un logement adapté, où l’on se sent bien constitue l’une des priorités. Ce premier cadre est souvent partagé avec d’autres en colocation. On partage alors un espace commun avec des personnes qui vont faire partie de notre quotidien. Cela permet d’apprendre sur soi, et le cas échéant de se remettre en question. La vie en communauté a cela de bénéfique qu’il nous oblige à une amélioration perpétuelle. Cette formule est des plus adaptée lorsqu’elle est choisie plutôt que subie. Ce choix de passer par un mode de vie en colocation n’est bien évidemment pas une étape indispensable. Dans tous les cas pour « s’affirmer » en tant qu’adulte « responsable » la location et/ou achat de son premier logement permet de franchir un nouveau palier. On prépare son cocon, on fait en sorte que ce dernier soit un véritable espace de vie à partager. Pour soi certes mais également pour recevoir sa famille ou ses amis. Plus généralement cela nous permet de retrouver un havre de paix lorsque l’on peut être parfois chahuté à l’extérieur.
Le télétravail a quelques peu modifié certaines habitudes. Je me rappelle d’un ancien collègue de travail qui avait plusieurs enfants, dont un fils qui rentrait au lycée, me dire après un licenciement collectif qui avait eu lieu : « Même si pour l’instant je n’ai pas d’opportunité professionnelle, il est important que mes enfants me voient partir de la maison dès le matin ». Héritage d’une époque où il fallait nécessairement « se rendre » au travail. Aujourd’hui si le télétravail se démocratise, il n’en reste pas moins nécessaire de s’organiser pour proposer un cadre de travail à domicile qui permette de préserver un équilibre personnel et/ou professionnel.
En coaching, l’un des tous premiers objectifs est de (faire) prendre conscience de l’importance de disposer d’un bon environnement (de travail certes mais également de vie), raison pour laquelle il est important de vous poser les questions suivantes :
– Êtes-vous satisfait de votre lieu de vie ?
– Si oui, sur une échelle de 1 à 10 à combien estimez-vous ce degré de satisfaction ?
– Dans le cas où vous n’atteindriez pas la note maximale qu’avez besoin pour améliorer vos conditions de vie ?
Un bon cheminement…
Mickaël Garin