Synchronicité

Hier, en se baladant avec un proche, cette dernière personne m’a dit que cela faisait très longtemps qu’elle n’avait pas eu de nouvelles d’une amie. Je lui ai dis de prendre le téléphone et de l’appeler néanmoins elle m’a répondu que ce n’était sans doute pas le bon moment. Cette amie devait certainement se trouver en week-end, avec ses enfants ; Et puis elle habitait à plus de 400 kms, donc ce n’était pas comme s’il était possible de se donner rendez-vous pour prendre un café d’ici deux heures par exemple. Cela serait donc pour une autre fois. L’échange fut bref, néanmoins l’émotion forte car ma compagne de route avait eu vent récemment que cette fameuse amie éloignée n’était pas au mieux et qu’elle avait certainement besoin d’une oreille attentive.

La balade – qui n’avait cessé pendant ce court laps de temps – continua. Entre la prise de conscience de reconnecter avec cette amie, l’envie de la revoir et la conclusion qu’il fallait prendre contact rapidement avec elle, moins de trois minutes se sont écoulées. Plus loin, au détour d’une rue, nous étions en train de choisir un restaurant pour déjeuner et nous nous sommes avancés intuitivement vers celui dont le cadre nous convenait. Et là, l’incroyable se manifesta ! Un double cri de joie retentissait, car les deux amies protagonistes – qui avaient dû penser fortement au préalable l’une à l’autre – venaient de se tomber mutuellement dans les bras. Après plusieurs mois sans se voir, sans nécessairement se donner de nouvelles, comment expliquer qu’à un point précis de l’univers, dans une conjonction magique d’espace et de temps, deux personnes qui ont organisé leur emploi du temps indépendamment l’une de l’autre se retrouvent ainsi. « Le Hasard n’existe pas » nous a répondu le serveur qui avait réservé une table pour trois par la première arrivée au restaurant avant que la tablée ne soit maintenant doublée au nombre de six.

Cette formule communément acceptée me donna à réfléchir. Un livre que j’avais lu très tôt dans ma vie de K.O. Schmidt du même titre « Le hasard n’existe pas » avait guidé mes premiers pas dans la croyance forte qu’effectivement il existait une corrélation entre la volonté profonde d’un individu à un instant T et la matérialisation de cette volonté dans la réalité.

On peut penser ce que l’on veut néanmoins, dans les faits, qui n’a pas été impressionné par le fait de rencontrer ou recevoir un appel d’une personne auquel on venait intuitivement de penser ?

Je viens de raccrocher avec un ami, qui me demanda ce que j’avais prévu au programme. Le dimanche est souvent mon temps d’écriture, je lui ai donc donné le titre de l’article du jour.

Et une nouvelle fois, cet ami me raconta que justement par plus tard qu’hier son frère lui avait dit qu’un ami d’enfance s’était installé sur le côte. Quelques heures après cette information nouvelle, il recevait un même sms de ce nouveau résident qui vivait depuis près d’un port. L’immédiateté de la pensée est surprenante. Ce type de synchronicité peut paraitre extraordinaire pour celui ou celle qui s’émeut en termes « mathématiques » du peu de chances ou de probabilités que ce genre de phénomène se produise. Pour la personne en revanche – qui voit en ce types de signes une invitation à reconnaitre notre interconnexion les uns aux autres – cela conforte dans le fait que les choses se produisent parce qu’une ou plusieurs ont envie qu’elles arrivent.

Il y a quelques années, je collaborais avec une personne d’origine chinoise et nous avions observé une personne un peu saoule sortant d’un bar à l’endroit même où nous étions en train d’attendre un client. Mon partenaire asiatique me dit qu’il s’agissait là d’une « âme en peine », dans un anglais dont je ne me rappelle plus le terme exact néanmoins que j’avais instantanément traduit en français de la sorte. Cette manière d’appeler quelqu’un visiblement en souffrance m’avait ému et je reconnais que même après l’arrivée du client je pensais un petit peu à cet individu en état d’ébriété.

Le point de rencontre avec cette personne qui titubait avait eu lieu au nord d’une grande ville européenne, là où il faut compter environ une heure trente minutes en transport en commun pour rejoindre le centre-ville. Le lendemain, à environ 15 km de là, il était environ huit heures du matin et j’étais en train de charger les valises dans la voiture pour accompagner notre hôte asiatique à l’aéroport quant à deux reprises, et donc avec insistance, une personne me demanda l’heure. J’étais occupé et n’avais pas relevé la première fois, néanmoins lors de la seconde requête je croisais le regard d’un homme qui était… celui aperçu la veille (visiblement encore un peu éméché) !  Je lui répondis poliment, la connexion se fit, et voyait par la suite sa silhouette s’éloigner au loin…

Comment était-il possible qu’une personne que je ne connaissais pas, qui avait retenu mon attention, me demandait dans un autre lieu un renseignement qui « m’obligea » à établir un contact avec lui ? Je racontais l’anecdote à Ann-Marie (prénom d’emprunt pour faciliter la retenue pour les occidentaux) qui était sûre de son fait. Pour elle il était probable que dans une autre vie (antérieure), nous nous étions déjà rencontrés et le destin nous avait l’un à l’autre obliger à rembourser notre « dette karmique ». Les sceptiques apprécieront.

Au-delà des croyances, de l’éducation et des explications rationnelles ou rationnées de chacun(e), ce qui est sûr c’est que des rencontres fortuites ont lieu. Un ami qui venait de se séparer de son ex était parti faire un voyage en Inde, lorsque dans l’antre du Taj Mahal, quelques semaines après cette rupture, il avait rencontré ses beaux-parents qui avaient sans que l’un et l’autre ne le sache la même destination. Bien évidemment cela interpelle, quand on connait la population de l’Inde et la grandeur du pays, de se retrouver à un point donné au même endroit, au même moment, avec des personnes qui ont fait ou font partie de votre vie.

De la même manière, la France compte une population de plusieurs millions de personnes et il est quand improbable de retrouver dans un autre lieu du territoire une personne ou un groupe de personnes issus de son village natal. Cela est déjà arrivé lorsqu’en partant en vacances avec un groupe d’amis nous avons retrouvé sur place, à une époque où le téléphone portable n’était pas répandu, d’autres amis. Bien évidemment nous réunirent les tentes et passèrent des vacances mémorables.

Pour écrire cet article, j’ai regardé en vain plusieurs définitions pour expliquer ce principe de synchronicité et finalement peu me convenaient, raison pour laquelle j’ai préféré à travers ces quelques exemples vous offrir l’occasion de découvrir ce concept. Et surtout, vous permettre de remémorer ces fois où des rencontres fortuites et/ou des évènements improbables ont eu lieu dans votre vie.

Et vous donc, quels sont ces moments où l’extraordinaire est intervenu dans votre vie ? Quelle est cette anecdote hors du commun que vous souhaiteriez partager, raconter autour de vous pour faire vivre ce concept de synchronicité où le destin est intervenu ?

N’hésitez pas également à faire parler vos parents ou vos proches pour leur demander le moment où ils se sont rencontrés, la manière dont a eu lieu ce premier rendez-vous, etc. La beauté des rencontres fortuite tient à la spontanéité du moment. Néanmoins, ce petit signe ou coup de pouce du destin est d’autant plus appréciable qu’il permet de redonner vie, se reconnecter à une personne que l’on a dans la tête ou dans le cœur.

Un bon cheminement…

Mickaël Garin

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