Vitesse et précipitation

Jeudi 25 avril 2024, fin d’après-midi, il y a seulement quelques semaines. J’étais en voiture, accompagné de deux personnes.
Un trafic dense, des véhicules tellement rapprochés que les feux verts ne permettaient pas d’avancer et les feux rouges quant à eux autorisaient (exceptionnellement) un passage forcé.
L’énervement de certains conducteurs était perceptible. Une tension palpable dans l’air se faisait sentir.
Au moment où je m’apprêtais à dépasser les autres conducteurs et pouvoir enfin intégrer la voie normale de circulation, une sirène assourdissante retentit, soudainement.
Au loin (dans ce cas-là plutôt… au près), une voiture d’ambulance déboulait en trombe.
En une fraction de seconde, son conducteur avait décidé d’avertir de sa présence, estimant que cela suffisait à prévenir tout le monde de son arrivée.
Comme s’il suffisait d’appuyer sur un bouton pour que tout l’environnement se trouve dans la tête de celui qui venait de déclencher cette action.
In extremis, je freinais, le bolide passait devant nous sans nous heurter.
Nous le suivions des yeux avant de constater l’effroi perceptible sur le visage horrifié d’un jeune homme qui était en train de traverser le passage piéton avec sa patinette.
Ce dernier hélas n’avait pas eu notre chance.
Le coup de frein gigantesque déclenché déjà trop tardivement par l’ambulance n’y changeait rien, le choc l’avait percuté et projeté de l’autre côté.
En un éclair de temps, il s’est retrouvé sous les roues de l’ambulance.
Il était conscient, assis sur le sol et les ambulanciers – encore sous le choc – de l’accident qu’ils avaient en parti provoqué lui vinrent en aide.
La « victime », le jeune homme à la patinette, était également en parti responsable.
De l’extérieur, il était fou en effet d’avoir vu une personne franchir le passage piéton sans un regard au préalable pour se prémunir d’une déconvenue.
Comment les deux protagonistes en sont venus à s’entrechoquer ?
Qui blâmer ? Un accident ça arrive, certes néanmoins les conséquences d’une et dans ce cas précis de deux mauvaise(s) décision(s) peuvent être dévastatrices.
Confondre vitesse et précipitation, une phrase qu’on nous répétait souvent à l’école. Finalement cette dernière s’applique totalement dans l’exemple.
Chacun des protagonistes pour prendre une analogie était en quelque sorte « trop occupés en voiture pour prendre le temps de mettre de l’essence » et ce sont donc retrouvés malgré eux à l’arrêt.
Lorsque l’on est trop « pressé » pour prendre de la hauteur, que l’on est trop « occupé », que l’on se « précipite » pour effectuer un choix pourtant impactant (à l’image d’un investissement immobilier), on peut parfois le regretter.
C’est dommage car en profitant du paysage, en étant concentré sur le voyage, le trajet plutôt que la destination on peut tout aussi bien réaliser de bonnes affaires.
Et l’avantage c’est qu’on est sur d’arriver.
Et vous, quelle est la dernière fois ou après coup vous avez eu l’impression de confondre vitesse et précipitation ?
Au plaisir d’avancer ensemble,
Un bon cheminement…
Mickaël Garin

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